Covoiturage, au départ

Arrivant à 22h à l’aéroport de Marignane il n’y a pas grand choix si on veut aller à Montpellier: il faut passer la nuit quelque part et repartir le jour d’après. En plus, le train est cher, dans le meilleur des cas c’est 27 euros – un prix qui devient absurde comparé avec un billet d’avion aller-retour décroché à 22 euros. Mais quand on va au bal, il faut danser.

J’ai quand-même eu un tuyau intéressant : covoiturage. Je me suis inscrit au site, fait mes recherches et trouvé par un pur coup de chance un passage le soir même jusqu’à destination. Ma première expérience n’aurait pu m’amuser plus, bien que, je réfléchissais à part moi, bien d’autres personnes auraient trouvé ça plutôt bizarre comme début.

Allongé à côté de moi il y avait un chien, mais pas dans son meilleur état. Il était malade de la voiture et la pastille que lui avait donné son maître le faisait baver abondamment, ou horriblement selon les points de vue.

La banquette était mouillée et l’humidité faisait sentir le poil comme quand il pleut. Heureusement le conducteur était fumeur et il laissait la vitre ouverte quand il tirait de sa clope. Investi par le froid de la nuit, le vent glacial me faisait cailler, mais il me donnait au moins une échappatoire à la perspective d’asphyxier des vapeurs du chien.

Dans un élan d’enthousiasme, j’ai voulu jouer les nonchalants et j’ai caressé la bestiole. Je ne sais pas si c’était pour dédramatiser la situation fâcheuse ou pour rebuter le chien au moment où il cherchait à s’approcher de moi avec son museau qui coulait. Résultat : il a interprété mon geste comme une ouverture d’amitié et il me cherchait avec encore plus de conviction.

Finalement il s’est endormi et j’ai pu continuer mon voyage en paix, à part bien sûr quelques bouffées qui atteignaient mes narines de temps à autre.

Qarnabit makbous

Hier je me suis fait avoir. Mon voisin israëlien me disais depuis des jours qu'il voulait faire le choufleur au vinaigre, comme celui que sa soeur lui avait apporté lors de sa venue au printemps avec une petite partie de la tribu. Cela l'avait ravi et sans aucun doute rempli de souvenirs et peut être aussi un peu de nostalgie. Moi je renichais, en plus je n'avais pas trouvé ça très spécial ainsi que l'autre jour je lui avait dit que j'étais super occupé et je ne pouvais pas l'aider à préparer les chouxfleurs.

Hier en rentrant j'ai trouvé un billet sous la porte qui m'invitait à passer chez lui urgemment. Il était 19h 30, moi fatigué et je devais sortir à 21h. Je sonne à son timbre, monte les escaliers très tranquille vu que je croyais n'avoir qu'à retirer tout rapidement un pot de makbous. Mais la table de la cuisine était envahie de morceaux de quatre chouxfleurs dépecés, puis des carottes et des piments, pour ne pas parler des épices, du vinaigre etc. Il n'attendait plus que moi pour commencer.

Puis il amène l'ordi, le met sur la table à côté des ingrédients tous mouillés et appelle une de ses soeur. Son enfant répond Où est ta maman? Passe-nous la vite! Alors, combien de sel faut-il et de vinaigre? Et les épices? Il s'énervait au fur et à mesure. Chacun lui avait donné des quantités différentes, alors il a une idée. Il dit à son neveu Va vite chez ta tante et dis-lui qu'elle rentre en internet tout de suite et nous regarde. Elle s'y connait plus. A elle je lui fais confiance.

Ainsi, sous l'oeil vigilant de l'autre soeur qui nous regardait et nous écoutait à travers de la webcam, mais ne pouvait pas se faire entendre faute d'un micro, on suivait pas à pas les instructions qu'elle nous envoyait par chat。 Je ne me suis libéré que juste pour manger quelque chose sur le pouce et sortir à nouveau, encore plus fatigué que quand j'étais rentré du boulot. Mais l'ambiance valait vraiment le coup, je me suis dit que le Moyen Orient était là, à deux pas de chez moi!

Randonnée au Jabal Milhan

La montée au ciel et le cheikh

Image25 avril - Je descends à pied de Manakha, ensuite en voiture jusqu’à Maghraba et là un camion me prend pour arriver à Bajel où j’ai rendez-vous avec Géraldine et Sarah. Je pensais que Bajel se trouvait à une courte distance du col, mais la descente est interminable. Ce que je croyais n'être qu'un village de montagne à l’air frais, est en réalité une grande bourgade de plaine que j’atteins après un voyage d’une bonne heure et demie. Je me retrouve de nouveau dans la chaleur étouffante et brumeuse de la Tihama et j’aurai à attendre ici trois longues heures, parce qu’en appelant Géraldine je viens de apprendre qu’elles sont parties de Sanaa avec du retard.

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